Comment Voltalis optimise la flexibilité énergétique des bâtiments

La transition énergétique ne repose pas seulement sur les technologies ou les énergies renouvelables. Elle passe aussi par le pilotage intelligent des consommations et l’implication des collaborateurs. C’est le pari de Voltalis, entreprise spécialisée dans la flexibilité énergétique des bâtiments. Voltalis a choisi de mettre l’accent sur l’équilibre du réseau électrique et sur la réduction de la consommation en participant au concours CUBE Flex. Rencontre avec Benjamin Bailly, référent de la ligue CUBE Flex pour Voltalis, qui explique comment cette démarche s’inscrit dans une stratégie à la fois innovante et concrète pour le secteur tertiaire et résidentiel.
Pouvez-vous présenter votre parcours et vos missions ?

Benjamin Bailly : Je suis ingénieur de formation, spécialisé dans l’énergie et les systèmes énergétiques. Après avoir passé 12 ans chez Alstom sur des missions liées à l’énergie, à la stratégie et à l’innovation, j’ai rejoint Voltalis il y a cinq ans. Aujourd’hui, je suis en charge de l’innovation et du développement, ainsi que de tous les sujets liés au marché de l’électricité.
Je dirige également l’équipe de dispatching, qui réalise quotidiennement des opérations de vente de mégawatts et de mégawattheures sur tous les marchés électriques. C’est dans ce rôle, à la fois d’expert de marché et d’innovation, que j’ai fait en sorte que Voltalis participe depuis deux ans à l’opération CUBE Flex, avec cette double casquette assez rigolote : nous sommes à la fois opérateur d’effacement et occupants de bâtiments.
Pouvez-vous présenter Voltalis si quelqu’un ne connaît pas l’entreprise ?
Benjamin Bailly : Voltalis est née au début des années 2010 avec l’idée que la transition énergétique, et l’essor des énergies renouvelables non pilotables, nécessitaient de repenser l’équilibre du réseau électrique. Nous avons développé des solutions pour piloter la consommation des bâtiments, que ce soit résidentiel ou tertiaire.
Aujourd’hui, nous avons près de 300 000 clients équipés de nos solutions. Notre modèle est innovant : nous mettons à disposition des systèmes de pilotage gratuits et nous sommes rémunérés pour les services que nous rendons au réseau. Notre objectif, ce que j’appelle souvent les 3C, est d’apporter confort, réduction des coûts et réduction de l’empreinte carbone, tout en améliorant la flexibilité énergétique des bâtiments.
Pourquoi Voltalis a-t-il participé au CUBE Flex et quels étaient vos enjeux ?
Benjamin Bailly : Nous avons participé au CUBE Flex pour donner de la visibilité à la flexibilité énergétique, qui reste encore trop méconnue du grand public. L’objectif était de montrer qu’on peut agir dans les bâtiments pour piloter la consommation, tout en identifiant les limites et les contraintes à lever pour que la majorité des bâtiments puisse participer demain.
En tant que passionnés de l’énergie, nous voulions démontrer qu’il est possible d’avoir un impact réel, et pas seulement théorique, sur le réseau électrique. C’est également une manière de sensibiliser et d’acculturer nos collaborateurs aux enjeux de flexibilité et d’économie d’énergie.
Combien de bâtiments ont été impliqués en saison 2 et 3 ?
Benjamin Bailly : En saison 2, nous avions deux bâtiments impliqués, et en saison 3, nous sommes passés à huit bâtiments, dont les deux de la saison précédente. Cette augmentation montre notre volonté de renforcer l’impact et de tester nos solutions de flexibilité énergétique sur davantage de sites.
Comment avez-vous embarqué et motivé vos collaborateurs ?
Benjamin Bailly : Pour la saison 2, il a été assez simple d’embarquer nos équipes, car nous avions gagné une catégorie et cela a donné un vrai boost. Nous avons désigné des référents par bâtiment, qui reçoivent des consignes précises sur les actions à mettre en place.
Nous avons également mis en place une communication interne pour relayer les bonnes pratiques, expliquer les résultats et sensibiliser tous les collaborateurs, même ceux qui ne travaillent pas directement sur la flexibilité. L’acculturation est selon moi un élément clé pour réussir ces projets.
Quelles actions avez-vous mises en place sur la première saison ?
Benjamin Bailly : Nos actions sont assez simples mais efficaces. Les jours où nous recevons des signaux de forte consommation, nous mettons en place le télétravail pour tous les collaborateurs. Nous avons installé des appareils de mesure pour suivre la consommation en temps réel et ajuster nos actions.
Cela a permis de réduire nos consommations et de se positionner en tête du classement du concours, tout en sensibilisant nos équipes aux économies d’énergie bâtiment et à la flexibilité énergétique.
Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
Benjamin Bailly : Le principal enseignement, c’est l’importance de la communication et de l’acculturation. Même pour les équipes qui n’ont pas l’habitude de travailler sur ces sujets, relayer les bonnes pratiques et les résultats est très motivant.
Nous avons également compris que de petites actions, bien ciblées, ont un impact réel sur le réseau électrique. Enfin, participer à un concours comme le CUBE Flex permet de tester différentes stratégies et de préparer l’avenir de la flexibilité du quotidien dans les bâtiments.
Conclusion
L’expérience de Voltalis montre que le pilotage de la consommation peut transformer les bâtiments en acteurs de la transition énergétique. Chaque entreprise peut tester ces pratiques et contribuer à un réseau plus équilibré.
Participez au concours CUBE Flex pour découvrir comment vos bâtiments peuvent devenir flexibles, réduire leurs coûts et leur empreinte carbone, et contribuer concrètement à la flexibilité énergétique des bâtiments.
