L’école Brassens–Camus à Arles, un grand établissement porté par un périscolaire engagé

L’entrée en lice de la ville d’Arles au challenge CUBE.Ecoles semblait au début comprimise, dû à des événements internes. Mais la ville, confrontée à des écoles anciennes, non climatisées et très contraintes en termes de budget, a fait un choix déterminant : s’appuyer sur le périscolaire pour maintenir la démarche.
Dans cette commune très vaste, où les bâtiments datent des années 50/60 et où le chauffage fonctionne sur des dates fixes, les conditions n’étaient pas favorables. Pourtant, l’audit du 16 octobre dans l’école Brassens–Camus a révélé une mobilisation forte et une inventivité remarquable.
Un périscolaire soudé qui a repris le projet en main
Après quelques rebondissements, Jean-Luc et les responsables périscolaires — Sandra, Ibrahim et Catherine — ont récupéré l’intégralité du dispositif. Avec Fabien, responsable pédagogique, ils ont mis en place un travail collectif : réunions régulières, partage des contraintes et création d’un cadre commun.
Leur organisation a reposé sur deux phases :
- une sensibilisation générale à l’aide des kits fournis ;
- puis un travail avec des ambassadeurs, sélectionnés parmi les éco-délégués et volontaires.
Un modèle agile, efficace et duplicable
L’audit confirme que, même dans un grand établissement en quartier sensible, sans moyens supplémentaires, une démarche d’économie d’énergie peut fonctionner grâce à :
- des actions régulières et courtes,
- des équipes périscolaires impliquées,
- des supports concrets et visuels,
- le relais d’élèves ambassadeurs.
Un modèle qui fait ses preuves dans les contextes les plus contraints.
L’école Brassens–Camus doit composer avec un contexte dense et exigeant avec ses 350 élèves, dont 215 demi-pensionnaires, et un bâtiment des années 60. Le relamping et les détecteurs de mouvement récemment installés ont apporté une grande aide. Mais c’est surtout la coordination entre périscolaire et éco-délégués qui a permis de lancer la dynamique.
Les enseignants ont alors joué un rôle facilitateur essentiel :
- ils ont autorisé les éco-délégués à participer à l’animation Cerema,
- et leur ont permis de présenter les écogestes dans leurs classes, créant un relais naturel auprès de tous les élèves.
Des projets structurants : les scénettes photos au cœur de la sensibilisation
Dans cette école, Sandra, responsable périscolaire de l’école, a conçu un programme ambitieux mêlant observation, jeux et mises en scène.
Le diagnostic du bâtiment et les quizz énergie organisés ont permis de poser les bases. Le projet phare de l’école Brassens–Camus, a été les scénettes photos réalisées par les élèves.

Ces mises en scène, illustrant les bons écogestes du quotidien, ont créé un support visuel fort :
- panneaux exposés dans la salle d’activité,
- panneau mobile circulant de classe en classe pour permettre aux éco-délégués d’animer leurs présentations,
- affichage sur la grille de l’école, à la vue des parents, pour étendre la sensibilisation au-delà des murs de l’établissement.
Les élèves adorent se reconnaître sur ces photos : un levier de fierté et d’engagement particulièrement puissant. Et l’équipe prévoit déjà d’en faire des nudges en petit format à placer près des interrupteurs et des fenêtres.
Des élèves transformés en véritables ambassadeurs
Portés par ces projets visuels, les élèves se sont pleinement approprié le rôle d’ambassadeurs.
Certain·es se distinguent par une implication remarquable : par exemple, une des élèves sensibilise non seulement les enseignants… mais aussi sa propre famille, preuve que le message dépasse largement le cadre scolaire.
Un transfert aidé par les kits de sensibilisation, à utiliser à la maison, distribués pendant le concours. « Margot en particulier n’a pas arrêté de tanner tous les profs et même sa maman en a parlé en disant qu’elle n’avait plus le droit à l’erreur ».
Ce que l’audit révèle : un modèle efficace et facilement reproductible
L’audit du 16 octobre met en lumière une réalité encourageante. Même dans un contexte de bâtiments vétustes et de fortes contraintes budgétaires, des résultats significatifs sont possibles.
Plusieurs enseignements clés émergent :
- Des économies d’énergie peuvent être obtenues sans investissement financier, uniquement grâce à des pratiques quotidiennes mieux maîtrisées.
- Les séances de 30 minutes, menées régulièrement par le périscolaire, produisent un impact réel sur la compréhension et les habitudes des élèves.
- Les équipes périscolaires, lorsqu’elles sont structurées et motivées, deviennent un relais d’engagement puissant.
- Enfin, cette approche montre qu’un modèle agile et très opérationnel peut fonctionner dans de nombreuses villes confrontées à des contraintes similaires.
Arles démontre ainsi qu’une stratégie d’économie d’énergie n’a pas besoin d’être coûteuse pour être efficace — elle doit surtout être portée, incarnée et organisée.
Pour aller plus loin :
- Vous aussi, mettez en lumière vos initiatives et engagez vos écoles dans le Championnat de France des économies d’énergie. Rejoignez CUBE.Ecoles !
- Retour sur le deuxième audit fait à Arles à l’école Mauron


