Sobriété énergétique des data centers : comment Data4 transforme la mesure réelle en performance opérationnelle

Dans le cadre de la saison 2 du concours CUBE Data Center, Data4 renouvelle son engagement en tant que partenaire officiel mais aussi candidat, après avoir remporté un Cube d’Or lors de la première édition.
Karima Mathieu, Responsable Énergie chez Data4, revient sur les enseignements de cette performance, sur l’intérêt du concours pour la filière et sur la manière dont la sobriété énergétique des datacenters peut être pilotée de façon concrète, mesurée et opérationnelle.
Pourquoi Data4 renouvelle son double engagement dans le concours CUBE Data Center ?
Karima : D’abord, le Cube d’Or que nous avons remporté l’an dernier n’est pas simplement une récompense symbolique. C’est la preuve concrète que notre vision peut se traduire en résultats mesurables. Malgré une hausse significative de l’activité et des besoins de refroidissement associés, nous avons réalisé 1,6 % d’économie d’énergie en un an sur l’un de nos sites, et sans travaux. Le tout uniquement grâce à une exploitation rigoureuse.
Soutenir concrètement CUBE Data Center, c’est donc affirmer que la performance énergétique n’est pas un concept abstrait. Au contraire, c’est un engagement quotidien. Ce concours apporte un cadre exigeant, transparent et partagé, exactement ce dont la filière a besoin pour progresser.
Par ailleurs, pour nos équipes aussi, ce Cube d’Or a été un moment de fierté, mettant en lumière leur expertise et leur contribution directe à la transition énergétique.
D’une part, chaque entreprise peut progresser, quel que soit son modèle ou sa taille. Mais surtout, les efforts du quotidien, même les plus modestes, peuvent produire des résultats concrets dès lors qu’ils sont structurés et mesurés.
Qu’avez-vous appris de votre performance énergétique lors de la saison 1 de CUBE Data Center ?
Karima : L’efficacité énergétique se joue d’abord dans l’exploitation des bâtiments. En effet, c’est grâce à des réglages précis, un suivi rigoureux et une coordination étroite entre nos équipes que nous avons obtenu des résultats mesurables sans travaux.
La reconnaissance du concours a ainsi validé de manière indépendante notre démarche Data4Good qui structure l’ensemble de nos engagements environnementaux, énergétiques, sociétaux et de gouvernance.
Grâce au concours CUBE Data Center, nous avons notamment détecté de petits dysfonctionnements techniques, jusque-là peu visibles. En les corrigeant, nous avons pu aller encore plus loin, non seulement pour fiabiliser nos installations, mais aussi pour activer des leviers supplémentaires de performance énergétique.
Cette expérience a donc confirmé que performance énergétique et performance opérationnelle sont indissociables. Concrètement, mieux maîtriser l’énergie, c’est aussi améliorer la robustesse, la disponibilité et l’efficacité globale des infrastructures.
Comment CUBE Data Center s’articule-t-il avec vos certifications et votre stratégie bas-carbone ?
Karima : CUBE complète parfaitement nos certifications (ISO 50001, ISO 14001…)
En effet, là où les normes définissent un cadre, CUBE nous challenge à aller encore plus loin en mesurant, comparant et partageant nos résultats.
C’est un accélérateur, un outil d’alignement interne et un moyen très efficace de mobiliser les équipes autour d’objectifs concrets.
En quoi le modèle campus de Data4 influence-t-il votre approche de l’efficacité énergétique ?
Karima : Notre modèle de campus est unique en effet, et représente un véritable atout. D’abord, il offre une grande capacité de densification et d’optimisation. C’est la clé pour accompagner les évolutions du marché.
Cela facilite l’intégration de solutions efficaces comme le free cooling, les circuits fermés pour l’eau ou encore des projets de récupération de chaleur.
De plus, ce modèle soutient aussi notre stratégie de développement à Marcoussis, où nous construisons un véritable hub du numérique. Il s’agit d’un écosystème complet qui regroupe data centers, projets d’innovation et partenariats territoriaux.
En résumé, le campus nous permet de concentrer nos expertises au même endroit et de créer un environnement cohérent, plus efficace et mieux intégré. Un modèle que nous déclinons d’ailleurs dans nos autres sites en Europe.
WUE et récupération de chaleur : comment Data4 aborde-t-il ces nouveaux enjeux ?
Karima : Pour nous, ce sont deux thématiques essentielles.
En ce qui concerne l’eau, par exemple, nos sites fonctionnent en circuit fermé et utilisent largement le free cooling. Cela nous permet d’atteindre un WUE très bas, de l’ordre de 0,039 L/kWh IT, soit bien en-dessous de la moyenne de l’industrie qui se situe à 1 L/kWh IT.
Concrètement, notre consommation d’eau représente moins de trois tasses de café par serveur et par jour.
Parallèlement, sur la récupération de chaleur, nous avons déjà plusieurs projets en France, et dans d’autres pays en Europe, y compris des initiatives innovantes autour de la bio-circularité.
L’idée est simple. Il s’agit en effet de transformer la chaleur fatale, souvent perçue comme une contrainte, en une ressource utile pour l’économie et les territoires.
IA et charges IT : comment concilier croissance et sobriété énergétique ?
Karima : Nous devons en effet répondre à deux besoins en parallèle. D’une part, nous devons accueillir des charges toujours plus denses et d’autre part, maintenir un bon niveau de performance énergétique.
Pour y parvenir, nous misons sur des designs standardisés ou encore sur l’intégration du refroidissement liquide pour les workloads GPU qui permet de mieux gérer la densité.
Nous agissons aussi en amont sur notre mix énergétique, avec des contrats de long terme, notamment des PPA (Power Purchase Agreement), qui nous permettent de sécuriser une énergie bas-carbone sur la durée.
Quels sont les leviers encore sous-estimés pour améliorer la performance énergétique des data centers ?
Karima : L’attention se porte souvent sur l’infrastructure ou les grands projets. Pourtant, les leviers les plus puissants restent dans l’exploitation et la gestion fine des ressources.
En combinant exploitation rigoureuse, innovations techniques et suivi précis des indicateurs, Data4 transforme ces leviers en gains concrets.
C’est pourquoi, l’analyse de cycle de vie (ACV) guide nos choix dès la conception et tout au long de l’exploitation, renforçant ainsi durablement notre efficacité énergétique.
En tant que partenaire du concours, comment Data4 souhaite contribuer à la montée en compétence de la filière ?
Karima : En partageant ce que nous apprenons. Par exemple, nos retours d’expérience, nos méthodes d’exploitation, notre manière d’intégrer des innovations comme le refroidissement liquide ou la récupération de chaleur.
Nous avons un rôle à jouer pour montrer que ces solutions sont applicables et efficaces, et qu’elles peuvent être déployées à grande échelle.
Les équipes d’exploitation ont joué un rôle déterminant dans vos performances 2024. Comment impliquez-vous les équipes d’exploitation dans la saison 2 ?
Karima : Pour cette saison 2, nous allons plus loin en embarquant également nos prestataires et nos clients. Ceux-ci feront pleinement partie de l’équipe projet.
En effet, l’objectif est de renforcer la sensibilisation collective. Mais aussi d’aligner les pratiques et de pousser encore davantage le pilotage et la maîtrise opérationnelle de l’énergie. Tout ceci à l’échelle de l’ensemble de l’écosystème du datacenter.
Un dernier mot sur le concours CUBE Data Center ?
Karima : Le concours CUBE Data Center apporte une méthodologie claire, un protocole rigoureux et une comparaison équitable entre acteurs. Il permet en effet de sortir du déclaratif pour aller vers la mesure réelle.
Data4 est 100 % alimentée en électricité décarbonée et engagée dans la réduction de son empreinte carbone. Nous considérons donc qu’il est important d’accompagner ce mouvement, mais aussi de partager nos retours d’expérience et de contribuer à la dynamique collective.
En conclusion
Avec CUBE Data Center, Data4 démontre que la sobriété énergétique des data centers peut être pilotée de manière concrète. Comment ? Grâce à la mesure réelle, à l’exploitation quotidienne et à l’engagement des équipes.
Le concours offre un cadre structurant pour transformer des ambitions en résultats mesurables, au service d’un numérique plus performant, plus robuste et plus responsable.
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