Diagnostic énergétique bâtiment public : ce qu’on a appris à Saint-Maurice

Le 19 juin dernier, la Ville de Saint-Maurice a lancé officiellement sa participation à CUBE Ville, une ligue du Championnat de France des économies d’énergie (CFEE). Cet événement marquant a permis de mettre en lumière un des leviers les plus efficaces pour engager des économies d’énergie durables : le diagnostic énergétique des bâtiments publics.
Deux lieux emblématiques ont été passés au crible par les équipes relais, le Cerema et l’Ifpeb : la médiathèque et l’espace jeunesse. Cette après-midi d’analyse a donné lieu à des observations précises, des actions immédiates… et un plan d’action ambitieux pour la suite.
Pourquoi diagnostiquer les bâtiments publics ?
Les bâtiments publics représentent une part significative de la consommation énergétique d’une collectivité. Leur bon usage, leur entretien et leur performance sont essentiels pour atteindre les objectifs réglementaires, mais aussi pour montrer l’exemple aux usagers.
À Saint-Maurice, l’implication de l’équipe municipale – incarnée notamment par Philippe Bourdajaud, 1er adjoint aux bâtiments – montre que ce sujet est pris au sérieux. Même avant la crise de 2022, des actions concrètes étaient déjà menées (remplacement de chaudière, relamping, régulation des températures…). Mais comme le rappelle l’élu :
“Changer les équipements, c’est bien. Mais l’usage des bâtiments est tout aussi important.”
C’est alors tout l’enjeu d’un diagnostic énergétique bâtiment public : croiser les données techniques et les usages pour identifier des leviers efficaces, souvent peu coûteux.
Zoom sur la médiathèque : ventilation, lumière, confort thermique
Salle informatique : entre bonnes pratiques et pistes d’optimisation

Le diagnostic participatif dans la médiathèque a débuté dans la salle informatique, située en sous-sol. Les participants ont relevé plusieurs constats encourageants :
- Le personnel éteint effectivement les ordinateurs lors des jours de fermeture (le jeudi)
- Des multiprises avec interrupteurs sont utilisées pour limiter la consommation en veille
- Les tests au wattmètre ont montré une consommation raisonnable en veille : 6 watts / 0,01 kWh
Mais des axes d’amélioration sont identifiés :
- Débrancher les équipements hors usage pour aller encore plus loin
- Améliorer la ventilation : un taux d’humidité élevé (62 %) a été mesuré dans la salle
- Fermer les fenêtres oubliées pour limiter les apports de chaleur
Espaces de lecture : chaleur en étage et protections solaires
Dans les étages supérieurs de la médiathèque, la température monte rapidement. Le diagnostic a permis de rappeler des gestes simples mais efficaces :
- Ouvrir les fenêtres le matin (8h30–10h) pour décharger la chaleur
- Les garder fermées l’après-midi pour éviter les surchauffes
Des idées ont alors émergé pour améliorer la situation :
- Installer un brise-soleil ou une casquette béton
- En urgence : utiliser une couverture de survie à l’extérieur des vitres, pour créer un effet albédo
- Déplacer les bacs de livres placés devant les radiateurs pour éviter l’obstruction en hiver
Ces constats illustrent parfaitement la complémentarité entre technique, usage et comportement.
Temps de restitution : quand les constats deviennent actions
À la suite des diagnostics, un temps de restitution animé par l’ALEC MVE (Agence locale de l’énergie et du climat de l’Est parisien) a réuni les équipes mobilisées. L’objectif : transformer les observations en plan d’action concret, calé sur le calendrier communal.
Voici les premières actions décidées :
- Juin : repérer les équipements énergivores, diffuser des consignes de climatisation
- Juillet : débrancher un frigo inutilisé dans une école
- Août-septembre : améliorer l’éclairage du hall de la mairie (détecteur de présence ?), publier les bons gestes dans la gazette municipale
- Octobre-novembre : poursuivre les diagnostics, expliquer les interventions techniques (comme le désembouage), installer des thermomètres
Les responsables ont mis l’accent sur la valorisation des actions déjà réalisées et sur la sensibilisation continue des usagers.
Des ateliers pour rendre l’énergie visible et concrète
Pour clôturer cette après-midi de lancement, les participants ont participé à plusieurs ateliers pédagogiques. L’objectif : rendre tangible la question de l’énergie et engager l’ensemble des parties prenantes.

Parmi les animations :
- Le Robert : un vélo relié à un gyrophare pour comprendre l’énergie physique nécessaire à produire de la lumière
- La pyramide des consommations : hiérarchiser les postes énergivores
- Le jeu des 6 erreurs : identifier les mauvaises pratiques dans un bâtiment
- Le memory des écogestes et le jeu des températures
Ces activités, ludiques et formatrices, renforcent l’adhésion au projet et favorisent l’appropriation des bons gestes.
De l’observation à l’action : un modèle pour d’autres collectivités
L’événement de lancement de CUBE Ville à Saint-Maurice n’a pas été qu’un simple temps fort symbolique. Il a permis de poser un diagnostic énergétique précis, d’identifier des leviers concrets, et surtout d’engager une dynamique collective autour de l’usage des bâtiments publics.
C’est un exemple duplicable, utile à toutes les collectivités qui souhaitent engager une transition énergétique réaliste, humaine et efficace.
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